Contexte historique, politique et culturel du XVIIIe siècle

Contexte historique et politique

 

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Frise chronologique historique

 

   Tournant de l’histoire de France, le XVIIIe voit la fin de l’Ancien Régime : la monarchie absolue de droit divin laisse place à l’avènement progressif de la République.

 À la mort de Louis XIV, Louis XV est âgé de cinq ans et n’est pas en mesure de gouverner la France. La Régence est alors assurée par son cousin, Philippe d’Orléans, de 1715 à 1723. Une rupture immédiate avec le grand siècle se fait alors sentir : à l’austérité politique et religieuse se succède un sentiment de soulagement et un mouvement de détente. Le règne libéral de Philippe d’Orléans affranchit les contraintes de la Cour de Versailles et permet un relâchement des règles morales. Versailles est délaissé au profit du Palais-Royal, assurant de nouveau à Paris le rôle de capitale du goût, de la mode et des fêtes.

 En 1723, Louis XV est déclaré roi mais il se décharge de tout pouvoir et délègue énormément. Ce n’est qu’à partir de 1743, qu’il gouverne véritablement par lui-même. Si le pays connaît quelques conflits avec l’Angleterre, la guerre de succession d’Autriche et la guerre de Sept Ans (1756-1763), il jouit cependant d’une relative stabilité économique et d’une amélioration des conditions de vie. La monarchie assure le développement du commerce, des réseaux commerciaux et des manufactures, tout en favorisant les importations venues d’Orient. Malgré tout, cette politique royale ne convainc pas tout le monde et fait plusieurs mécontents. A noter que le règne de Louis XV accorde une place d’importance aux femmes, à l’instar de la marquise de Pompadour ou de la comtesse du Barry, qui règnent sur les salons parisiens, développent leur esprit critique et se piquent de philosophie.

 En 1774, à la mort de Louis XV, c’est son petit-fils qui devient roi. Louis XVI tente d’améliorer le sort de son peuple en faisant des réformes, réformes qui n’aboutissent pas en raison de l’opposition des privilégiés. Le souverain fait face à un grave problème d’ordre financier et à une dévaluation de son pouvoir monarchique dans l’opinion publique. Pour tenter de recourir à cette crise, il décide de convoquer les Etats-Généraux en 1789 à Versailles. Mais, dès lors, les événements se précipitent : de la prise de la Bastille à l’abolition des privilèges, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, puis de la fuite du roi à Varennes à la chute de la royauté et la proclamation de la République, sans oublier le procès et l’exécution du monarque.

 Différents régimes se succèdent alors. Les excès des Révolutionnaires, la crise économique et le pouvoir grandissant de l’armée favorisent le coup d’État de Napoléon Bonaparte en 1799 et renversent le régime du Directoire. Dès 1804, le Consulat laisse place au Premier Empire et Napoléon est déclaré Empereur des Français.

 

Contexte culturel

   Versailles n’est plus le centre culturel de la France : les salons parisiens, le plus souvent tenus par des femmes, ainsi que les cafés et les clubs prennent de plus en plus le pas sur le Palais royal. Les grands esprits, à l’instar de Montesquieu, Marivaux, d’Alembert, Diderot ou encore Voltaire, s’y rencontrent pour discuter des sujets de société et d’actualité. Depuis la mort de Louis XIV, une liberté de pensée voit le jour. Ce nouveau mouvement culturel et philosophique, qui s’affirme dans les milieux intellectuels, domine très vite l’Europe et tout particulièrement la France. L’esprit critique ne cesse de se développer dans divers domaines – la science, la religion, la politique, la morale – et clame haut et fort les droits de l’individu face à l’État. Cependant, face à l’omniprésence de la raison dans la philosophie des Lumières, une sensibilité nouvelle voit le jour et ne demande qu’à s’exprimer : les Arts deviennent dès lors son réceptacle privilégié.