Le collectionnisme au XVIIIe siècle

   Au XVIIIe siècle, le collectionnisme se développe de plus en plus à Paris. Le nombre de collectionneurs ne cesse d’augmenter : de 150 vers 1700 et à plus de 1720 dans la seconde moitié du siècle.

 

Qui sont les collectionneurs ? Amateurs, curieux ou connaisseurs ?

   Plutôt discrets au départ, ils ouvrent petit à petit leurs collections dans les salons, les cafés et les ventes publiques. Il faut dire que la publicité et l’organisation de ventes aux enchères donnent à partir de 1730 un élan considérable au marché de l’art – le commerce d’œuvres s’intensifie – et par conséquent développent un nouveau type de collectionnisme, notamment autour des années 1750. D’ailleurs, la figure du marchand et de l’expert, comme par exemple Mariette ou encore Le Brun, ne cesse de s’accroître et de prospérer : connaisseurs en la matière et souvent eux-mêmes collectionneurs avisés, ils sont des acteurs indispensables dans cette histoire du collectionnisme.

   Du fait de ce nouveau contexte économique, les collectionneurs deviennent des curieux qui s’attachent davantage aux moyens d’exécution de l’œuvre plutôt qu’à la présentation de son histoire. Ils ne sont plus de simples amateurs mais de véritables connaisseurs en la matière.

   Le plaisir de collectionner reste avant tout un privilège mondain car la collection doit être composée d’œuvres originales, dont le prix s’élève souvent très fortement. D’ailleurs, si les collectionneurs passent par le marché de l’art, ils s’adressent aussi très souvent directement aux artistes, créant ainsi une relation d’interdépendance beaucoup moins sujette aux différends et établissant un véritable lien avec le mécénat. Les collectionneurs-mécènes s’entourent d’artistes sur lesquels ils ont une réelle influence, favorisant ainsi l’évolution stylistique selon leurs connaissances et leurs goûts.

   L’aristocratie et la bourgeoisie financière concurrencent ce mécénat royal tant dans les commandes que dans les jugements artistiques : de la sphère royale, le collectionnisme s’élargit  de plus en plus à la sphère privée.

 

Les collectionneurs les plus célèbres du XVIIIe siècle

   Le Guide des étrangers voyageurs à Paris de Luc-Vincent Thiéry (1787) mentionne les grands collectionneurs du XVIIIe siècle, tout en énumérant les œuvres qu’il était possible d’entrevoir dans leurs appartements ou dans des galeries.

 

Collectionneurs et Cour : les princes et les nobles

   À l’instar des souverains, les princes et les nobles amassent des collections dans leurs palais et résidences secondaires. 

Portrait_of_Philippe_d'Orléans,by_Jean-Baptiste_Santerre   Philippe d’Orléans (1674-1723) est l’un des plus grands collectionneurs de son époque. Il constitue une collection importante d’oeuvres d’art rassemblant près de cinq cent tableaux. Destinée à orner les galeries de sa principale demeure, le Palais Royal, elle est l’une des plus importantes collections de peintures d’Occident. Liquidée en 1788 puis dispersée, elle est aujourd’hui connue grâce à deux inventaires, qui ont permis d’identifier la majorité des tableaux. La peinture d’histoire d’inspiration profane ou religieuse domine l’iconographie de sa collection. Le Régent possède de nombreux tableaux de l’Ecole italienne, tels Titien (31) et les frères Carrache (37). Les Ecoles du Nord sont aussi très bien représentées : Rubens (19), Van Dyck (14) ou encore Rembrandt (6) sont formellement présents. Si l’Ecole française est en bonne place, elle n’est cependant pas majoritaire. 

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© Musée Carnavet Histoire de Paris

   Le marquis de Marigny (1727-1781), son frère, est lui aussi un très grand collectionneur d’oeuvres d’art. Ses collections, qui prônent un retour à l’Antique, sont dispersées dans ses nombreuses demeures : l’hôtel de Marigny, l’hôtel de Massiac, le château de Marigny-en-Orxois, le château de Menars et le pavillon le Pâté-Paris. Pour son hôtel de Massiac, place des Victoires, il commande à l’ébéniste Garnier une suite de 36 fauteuils « anglais » à siège et dossier carrés pour sa salle à manger, par exemple. 

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© Harvard Art Museums / Fogg Museum, Bequest of Charles E. Dunlap

   Sous le règne de Louis XV, la marquise de Pompadour (1721-1764) est au commande de nombreuses missions artistiques. Elle amasse une importante collection de mobilier et d’objets d’art dans ses diverses propriétés. Le lien qu’elle entretient avec le collectionnisme est à rapprocher du mécénat puisqu’elle passe d’innombrables commandes à des artistes et artisans contemporains.

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© 2018 PFDebert

Le marquis de Livois, Pierre-Louis Eveillard (1736-1790) possède une grande collection d’objets d’art et de tableaux dans son hôtel de Livois, rue Saint-Michel. Saisie à la Révolution française, elle est attribuée à la ville d’Angers en 1799. Si les deux-tiers sont rétrocédés aux héritiers, un tiers intègre les collections du Musée des Beaux-Arts d’Angers en 1801 lors de son ouverture. Sur dix tableaux de Chardin en sa possession, cinq sont aujourd’hui identifiés : trois sont au musée des Beaux-Arts d’Angers et deux au musée du Louvre. En novembre 2012, la ville d’Angers acquiert même L’Amour à l’espagnole de Jean-Baptiste Leprince (1773), tableau réputé de sa collection.

Portrait_painting_of_Étienne_François_de_Choiseul_(1719-1785)_Duke_of_Choiseul_by_Louis_Michel_van_Loo_(Versailles)   Etienne-François de Choiseul, duc de Choiseul et d’Ambroise (1758-1770) est le chef du gouvernement de Louis XV ainsi qu’un très grand amateur d’art. Soucieux de promouvoir son rang social, il utilise non seulement la politique mais aussi les arts. C’est pourquoi il réunit une importante collection de mobilier. Son goût est tout particulièrement porté sur les aménagement somptueux que ce soit dans son hôtel parisien rue Crozat ou dans sa résidence à Chanteloup. En 1794, une partie de ses collections est saisie et se retrouve aujourd’hui conservée dans plusieurs musées et collections privées. Pour avoir un éclairage sur quelques unes de ses oeuvres collectionnées, cliquez sur ce lien ou bien sur ce lien.

Jeanne_Baptiste_d'Albert_(Comtesse_de_Verrue)_by_an_unknown_artist   Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes, comtesse de Verrue (1670-1736) est une amie des lettres, des sciences et des arts. Elle noue des liens forts avec des écrivains et des philosophes français dont Voltaire qu’elle admire beaucoup. Elle possède également une grande collection de tableaux de maîtres anciens et contemporains tels Van Dyck et Antoine Watteau, d’objets d’art et de meubles. Ses dépenses sont sans limite lorsqu’il s’agit d’acheter des gravures, des bijoux, des pierres précieuses, des pièces de monnaie, des tapisseries, des tabatières en or, des vêtements. Elle est aussi réputée comme étant l’une des plus grandes bibliophiles de son temps : elle possède environ 18 000 volumes répartis entre sa résidence à Paris et celle à Meudon. Cette collection de livres prend place dans un  grand cabinet et dans des armoires en marqueterie Boulle aux portes garnies de rideaux de taffetas vert.

Roslin_Comte_de_Caylus   Le comte de Caylus (1692-1765) est un antiquaire érudit, homme de lettres et graveur français. A la fois en tant qu’artiste et en tant qu’amateur, il s’intéresse de très près à la peinture et à la gravure. Il est, en effet, un graveur de renom à cette époque et s’exerce en copiant les toiles des grands maîtres. Ardent défenseur de la grande peinture et du goût à l’Antique, il s’avère être aussi un grand collectionneur d’antiquités. Au cours de ses différents voyage en Europe, il ne cesse de ramener des oeuvres pour étoffer sa collection. Dans on ouvrage Recueil des Antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines (1752-1765), il présente de nombreux objets et notamment ceux qui composent sa collection. Léguée au Cabinet du Roi au fur et à mesure de l’avancement de ses travaux, elle est aujourd’hui conservée au Cabinet des Médailles de la BNF. Il faut garder à l’esprit que le comte de Caylus est un collectionneur original pour l’époque. En effet, pour lui, sa collection s’apparente plus à un laboratoire d’études et d’expérimentation qu’à une finalité en soi. 

« Je ne fais point un cabinet, je fais un cours d’antiquité, et je cherche les usages, ce qui les prouve, les pratique, ce qui les démontre. » Lettre à Paciaudi, 1758.

Les oeuvres collectionnées sont replacées dans leur contexte pour qu’elles puissent devenir des moyens de connaissance du passé et la base d’une réflexion sur l’histoire des arts.

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© 2019 Geni.com

Le comte d’Orsay, Pierre Gaspard Marie Grimod d’Orsay (1748-1809), connaisseur éclairé et célèbre mécène, est le propriétaire d’une importante collection de dessins, d’estampes et de peintures en grande partie grâce à l’héritage de son père. Il est surtout réputé pour ses acquisitions d’antiques, anciens ou modernes : afin de satisfaire son intérêt pour le goût néoclassique et l’art antiquisant, il rassemble, en effet, lors de fréquents voyages en Italie, tout un ensemble de marbres et de bronzes. Son séjour entre 1775 et 1778 est l’un des plus « fructueux ». En 1776, à Rome, il se met à collectionner frénétiquement toutes sortes d’objets d’art, notamment en vue de transformer à l’antique son hôtel parisien rue de Varenne. Il faut tout de même mentionner que sa collection comprend trois catégories d’oeuvres antiques : les Antiques à proprement parlé, les copies d’Antiques et les oeuvres modernes antiquisantes (pour avoir un exemple concret,  cliquez sur ce lien). Ses collections sont confisquées et dispersées sous la Convention et le Directoire. En 1793, une partie de sa collection de dessins et d’estampes est saisie à son hôtel d’Orsay et rejoint, dès 1798, les collections du musée du Louvre. 

 

Collectionneurs et bourgeoisie financière : les riches bourgeois

   Dans le sillage de ces riches collectionneurs, les bourgeois constituent aussi d’importantes collections d’art.

Pierre_Crozat_(1661-1740)   Pierre Crozat (1661-1740), trésorier de France, il est avant tout connu pour avoir été un véritable mécène, un homme de goût et un grand connaisseur d’art. Amateur de l’Ecole vénitienne et flamande, il réunit dès son plus jeune âge – 22 ans – une importante collection de tableaux et de dessins d’une très grande qualité dans son château de Montmorency et dans son hôtel particulier de la rue Richelieu. Les peintres français ne sont pas en reste : Poussin, les Frères Le Nain, Claude Lorrain ou encore Chardin. Quelques sculptures sont aussi présentes. Sa collection est l’une des rares à pouvoir rivaliser avec celle de Philippe d’Orléans. Léguée à ses neveux à sa mort, elle est ensuite dispersée. Une grande partie est aujourd’hui conservée au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Pierre Crozat se plonge encore un peu plus dans l’univers du collectionnisme en publiant un Recueil en 1729. Cet ouvrage s’adresse avant tout aux artistes, aux amateurs, aux connaisseurs et aux collectionneurs et présente les oeuvres des grandes collections princières et privées par le biais de l’image gravée. Le comte de Caylus participe d’ailleurs à l’élaboration de ce projet. 

ange_laurent_de_la_live_de_jully_by_jean_baptiste_greuze_probably_1759_oil_on_canvas_-_national_gallery_of_art_washington_-_dsc09971.jpg   Ange-Laurent de Lalive de Jully (1725-1775) est un financier et diplomate français, mais c’est en tant qu’amateur et collectionneur d’art qu’il acquiert une véritable réputation. Dès les années 1750, il rassemble une  série d’oeuvres pour constituer une collection dans une perspective militante : glorifier les Arts contemporains et plus particulièrement le génie de l’Ecole française. Tableaux, sculpture et mobilier viennent petit à petit décorer les salons de son hôtel particulier parisien. Par cette collection, il satisfait à la fois son goût personnel mais lance aussi des modes, comme le goût à la grecque et le style néoclassique. Le célèbre bureau plat à cartonnier à la grecque, commandé en 1757 à l’ébéniste Joseph Baumhauer, sur les dessins de Louis-Joseph Le Lorrain, en offre un parfait exemple. 

   Charles-Nicolas Duclos du Fresnoy (1733-1794) est le conseiller privé du roi. Collectionneur d’oeuvres d’art, il est avant tout le mécène officiel du peintre Greuze. Sa collection dans son hôtel particulier de la rue du Faubourg-Poissonnière à Paris est constituée d’une grande bibliothèque et d’une galerie de tableaux majoritairement de l’Ecole française, tels Greuze, Natoire, Jean-François Hue ou Charles-François Nivard. 

   Antoine de Laroque (1672-1744) est l’un des gendarmes de la Garde du Roi. Après une blessure, il devient librettiste ainsi que grand collectionneur de tableaux. Sa collection est aujourd’hui connue grâce au catalogue de son cabinet effectué par le marchand Gersaint en 1745 : trois cent oeuvres sont répertoriées dont des tableaux des plus grands maîtres comme Véronèse, Rubens, Poussin, Claude Lorrain, Watteau ou encore Chardin. 

   Augustin Blondel de Gagny (1695-1776). Amateur et collectionneur de tableaux de maîtres, d’objets d’art et de meuble, il commence à collectionner dès les années 1740. En 1759, il s’installe place Louis-le-Grand dans l’hôtel particulier de son père et y aménage ses collections dans de somptueux cabinets de curiosités. Dans le Dictionnaire pittoresque et historique d’Hébert (1766), une description est consacrée aux différentes oeuvres collectionnées par Blondel de Gagny. 

« Le cabinet de M. Blondel de Gagny, place Louis le Grand, communément dite de Vendôme, est un des premiers et des plus curieux de Paris tant pour le choix des peintures, sculptures & dessins, que pour d’autres ouvrages extrêmement beaux, comme cabinets, et autres pièces d’ébénisterie du fameux Boul […], une très grande quantité de bronzes, porcelaines anciennes des plus parfaites, & presque toutes du genre qu’on appelle première sorte, dont les montures semblent disputer de prix avec les pièces qu’elles accompagnent. » Dictionnaire pittoresque et historique, Hébert, 1766.

Sa collection devient l’un des buts de visite des voyageurs intéressés par l’art. Dispersée lors d’une vente aux enchères en 1776-1777, elle se retrouve aujourd’hui dans les grands musées européens tels le Louvre ou la Wallace Collection. 

Malary-Cacault-1843   François Cacault (1743-1805), diplomate et homme politique français, effectue de nombreux voyages à travers l’Europe et fréquente les milieux artistiques et littéraires. Lors d’une mission diplomatique en Italie, il achète de nombreuses peintures et estampes ainsi que quelques sculptures. La constitution de sa collection a bénéficié d’un contexte favorable, notamment en 1798, avec la suppression de la loi d’immobilisation des oeuvres d’art dans les Etats pontificaux. Concernant la disposition de sa collection, François Cacault s’appuie sur l’aide de son frère Pierre. Tous deux fondent un musée à Clisson, juste à côté du presbytère de la Madeleine. Ce « musée-école » a pour vocation de diffuser le goût et la beauté tout en favorisant l’étude. Cette volonté de rendre accessibles à tous ces chefs-d’oeuvre de l’art s’inscrit dans un certain idéal d’éducation artistique. A sa mort, la ville de Nantes fait l’acquisition de cette collection, aujourd’hui visible au Musée des Beaux-Arts. 

 

Collectionneurs et artistes

   Les artistes, au même titre que les nobles et les bourgeois, constituent d’importantes collections d’oeuvres d’art.

Portrait-Chardin-Joseph-Aved   Joseph Aved (1702-1766) est un peintre notamment réputé pour ces portraits rococo. Il est aussi commerçant d’art et possède une grande collection composée d’oeuvres contemporaines françaises mais aussi italiennes et néerlandaises. Il possède notamment neuf natures mortes de son ami Chardin. En 1766, sa collection est vendue aux enchères à Paris.

   Jacques Augustin de Silvestre (1719-1809) est un peintre, dessinateur et graveur français. Il doit sa collection en partie à un héritage familial : elle lui vient de son père et de son grand-père. Il ne cesse de l’enrichir par de nouvelles acquisitions. Elle comprend  de nombreuses oeuvres attribuées à Chardin et quelques maîtres prestigieux tel Raphaël. 

 

Comment les collections sont-elles présentées ?

   La disposition des œuvres collectionnées se fait soit selon le cadre de vie intérieur ou bien selon un display de présentation bien particulier.

   Les tableaux sont présentés selon une répartition par Ecoles, sur deux ou trois rangées. Ce système d’accrochage est recommandé par les érudits et se retrouve un peu partout en Europe, notamment dans les galeries princières mais aussi dans les appartements des particuliers. Le Louvre l’adopte en 1796 et présente, dans une perspective historique, les primitifs dans les galeries de peinture. Winckelmann, quant à lui, préconise une disposition chronologique pour que l’ensemble soit plus didactique. 

   Il existe également les cabinets de curiosité, qui s’apparentent à des lieux ou à des armoires dans lesquels une série d’objets rares, étranges sont collectionnés. En plus des réalisations humaines, les mondes animal, végétal et minéral sont représentés. Le goût pour l’exotisme et la nature génère une multiplication de ces cabinets.

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Jacques de Lajoüe, Le Cabinet de physique de Bonnier de La Mosson, huile sur toile, 1734

L’un des plus célèbres de cette période est celui de Joseph Bonnier de La Mosson, baron aristocrate réputé pour être un grand amateur d’art et de science. Dans son hôtel particulier rue Saint-Dominique, il entreprend des travaux pour transformer les appartements du premier étage en une bibliothèque et une galerie constituée de neuf cabinets en enfilade, afin de présenter au public et aux amateurs sa collection de sciences dans un ordre bien établi. Les cabinets sont garnis d’une série d’objets scientifiques qu’il a trouvé ou qu’il a fait réaliser. L’ensemble est décoré par Jean-Baptiste Courtonne et le peintre Jacques de Lajoue, dans un goût rocaille emblématique de l’époque. L’imagination est « inventive » : les éléments naturels sont une source d’inspiration essentielle  notamment pour les décors de boiserie.

 

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