Qui est … ?

ANDRÉ BRETON, né en 1896 et mort en 1966, écrivain, théoricien principal du surréalisme, artiste, figure majeure de l’art moderne en France et à l’international, collectionneur privé.

   Spécial, André Breton l’est assurément. Considéré comme la figure incontournable du surréalisme, mouvement d’avant-garde tout droit hérité du dadaïsme de Tzara aux sujets laissant libre court à l’imagination, au spontané et au subconscient, André Breton laissera une collection à l’image de son mouvement : libre. Constitué à la fois d’œuvres occidentales contemporaines, majoritairement données ou vendus par des amis, ou antérieures à Breton (notamment d’artistes qu’il admirait particulièrement), cette collection singulière par la couleur surréaliste qui s’en dégage décrit tout aussi bien l’ambiance « bazardesque » qui se dégage de la constitution des collections au XXe siècle. En cela, l’ère des avant-gardes ne diffère pas tant du XIXe siècle: le goût reste encore à l’éclectisme, avec la nouveauté cependant de l’intégration d’oeuvres de zones géographique autrefois délaissés, comme l’Afrique ou l’Océanie.

   La collection Breton est ainsi un véritable testament artistique pour celui qui fut à la fois le théoricien d’art le plus adulé et honni du XXe siècle: collectionner tout, collectionner beaucoup, collectionner partout, pourvu que chaque pièce ait un potentiel de rêve en lui. La forte charge de ces objets en font, plus que des œuvres à admirer, des pièces sur lesquels baser son inspirationLa collection est également très importante pour sa qualité et sa charge numéraire: bon nombre des pièces dispersés lors des ventes aux enchères Breton de 2003 ont étés préemptés par les musées français

 

Quelques mots sur la collection Breton 

   Protégé pendant 36 ans par sa femme Elisa et sa fille Aube, la collection André Breton est sans doute la collection la plus exceptionnelle du XXéme siècle français. A la fois exceptionnelle par la diversité et le nombre d’objets présenté, et très typique par rapport aux centres d’intérêt que sa classification révèle, la collection est intimement lié à la très forte personnalité qui l’a rassemblé. Théoricien, écrivain et artiste, André Breton est intimement lié au mouvement du surréalisme, courant de pensée artiste majeur de la première moitié du XXéme siècle. Souhaitant libérer la création par des moyens et techniques alors inédite, le surréalisme est une voie que beaucoup d’artistes empreintes pour le potentiel de liberté qu’il offre alors : tout semble possible au sein de ce mouvement, où la seule limite est l’imagination de ses adeptes. L’inconscient, l’automatisme, la liberté et la subjectivité sont les maîtres mots des œuvres phares de ce mouvement d’avant-garde, qui comptent parmi les plus grands chefs-d’œuvre du XXéme siècle. Initié à la suite du mouvement Dada vers 1920, le courant est considéré comme définitivement éteint après la Seconde Guerre Mondiale, malgré les efforts de Breton pour le raviver, bien qu’il trouve une continuité dans l’expressionnisme américain.

   Titulaire de l’une des deux ‘’chapelles’’ du surréalisme (l’autre étant celle de la rue Blomet avec André Masson) à partir de 1922-1923, André Breton à élu domicile au 42, rue Fontaine à Paris. Il y entrepose, dans une collectionnite forcenée et hétéroclite, des objets d’art, de tous horizons et de toute obédience. La résidence parisienne devient le conservatoire de ses expériences, l’écrin de ses écrits, en même temps que la consécration visuelle du surréalisme à travers une réflexion précise et marquée où le hasard semblait pourtant présider à la présentation. Les juxtapositions, les accumulations, les oppositions, tout concorde à faire de la collection Breton une œuvre surréaliste à part entière, et aussi inclassable que les goûts de son propriétaire : Julien Gracq définit ainsi l’appartement comme ‘’un mandala, une figuration, condensée, à elle seule, de l’univers surréaliste tout entier’’. 

   Ainsi, cette collection se place dans la continuité de celles, éclectiques, du XIXe siècle ; pour autant, il y ajoute de sa personnalité en privilégiant les arts jusqu’alors négligés : brut, extra-européen, populaire, surréaliste, gaulois ou plus classique, on trouve de tout dans ce joyeux bric-à-brac, mais surtout ce que l’on n’y attend pas. Quant à la tendance à s’étendre vers les arts d’Afrique ou d’Océanie, est quant à elle typique des avant-gardes, et constitue avec les différentes orientations alors prise des œuvres contemporaines une des caractéristiques principales des grandes collections du XXe siècle.

   A la rue Fontaine, André Breton retrouve les objets qui ont nourris son inspiration : nous vous proposons de les retrouver dans une sélection d’objet faisant partie de la collection Breton, et qui sont depuis la fameuse vente aux enchères de 2003 entre de nombreuses mains, publiques comme privées. Retrouvez-y également le journal de bord d’André Breton, qui entre fantaisie et réels extraits se propose de regarder la collection à travers les yeux de son propriétaire.